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Vie de l'association Lettre n°22 |
SOMMAIRE
Éditorial
Circulaire sur l'emploi de
la langue française
Les sciences humaines
appliquées aux processus d'informatisation : vérification dans
le champ des Armées
Must 97 : Multimédia et
standardisation
Autoroute de l'information
"un défi majeur pour le Monde arabe, la Méditerranée et
la Francophonie"
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Manifestations
Le Gouvernement cherche régulièrement à réaménager l'application de la loi "Informatique & Libertés" de façon à la rendre moins contraignante pour tous ceux qui constituent ou utilisent des fichiers, notamment pour les services de l'État.
Un projet de loi qui donne la possibilité à l'administration fiscale et aux organismes sociaux d'interconnecter tous leurs fichiers en utilisant le numéro de sécurité sociale comme identifiant unique, a été adopté en Conseil des Ministres dans le cadre de la procédure concernant "diverses dispositions d'ordre économique et financier". Ce qui a permis de glisser sournoisement un projet scélérat parmi d'autres textes qui n'ont aucun rapport comme le statut des footballeurs ou le prix du tabac.
Accepter un numéro significatif et unique dont la structure permet d'identifier les personnes, c'est mettre le "doigt dans l'engrenage" d'un processus qui permet l'interconnexion de tous les fichiers.
Il y a vingt-deux ans, il avait déjà été question de banaliser le croisement des différents fichiers des administrations en utilisant le numéro de sécurité sociale de chacun comme clef d'identification. Le projet d'alors, baptisé "Safari", avait pu être écarté parce que les informaticiens, les juristes et les journalistes étaient intervenus à temps pour alerter les Français et leurs représentants élus sur les graves conséquences que pouvait avoir l'utilisation d'un identifiant unique pour chaque Français dans l'ensemble des fichiers des administrations. Cette mobilisation a conduit à l'adoption de la loi "Informatique & Libertés".
L'AILF, l'AFCET, la Ligue des Droits de l'Homme et VECAM ont tenu une conférence de presse le 2 avril pour s'opposer à ce projet de loi.
Afin de mobiliser différents milieux professionnels et l'opinion publique des réunions à thèmes sont organisées à l'AFCET, 49 rue de Ponthieu (Bat D) 75008 Paris, à 18 heures :
6 mai 1997 - Informatique et libertés du citoyen : transposition de la directive européenne
21 mai 1997 - Informatique et libertés du citoyen : lutte contre la fraude et la simplification des procédures administratives
4 juin 1997 - Informatique et libertés du citoyen : le secteur "social-santé" dans un maillage des NTIC
10 juin 1997 - Informatique et libertés du citoyen : l'image et la voix comme identifiant
18 juin 1997 - Informatique et libertés du citoyen : les contrôles à l'embauche et au travail
26 juin 1997 - Informatique et libertés du citoyen : les profils et le géomarketing.
Karl Crochart
Une circulaire d'Alain Juppé relative à l'emploi de la langue française dans les systèmes d'information et de communication des administrations et établissements publics de l'État est parue au J.O. du 20 mars dernier. Ce qu'on peut en retenir :
1/ TOUTE la documentation papier ET en ligne des matériels (ordinateurs, télécopieurs, photocopieurs) ET des logiciels doit être en français.
2/ La formation à ces outils doit se faire en français avec de la documentation en français.
3/ Extension à Internet de la circulaire du 15 mai 1996 : un service public d'origine française doit être réalisé en français, ou en français et dans au moins 2 autres langues.
4/ Obligation de traiter les accents dans les courriers électroniques : mise à jour si nécessaire des logiciels avant l'an 2000.
Jean-Alain Hernandez
L'application de l'informatique relève des sciences "molles" mais est considérée comme l'expression la plus achevée des sciences "dures"
L'histoire des méthodologies informatiques montre la préoccupation exclusive portée à la "machinerie informatique" en écartant le plus possible l'humain, mis à la périphérie du système créé par les informaticiens.
La notion de Système d'Information a bien petit-à-petit émergé, mais cet emprunt à la Systémique a porté uniquement sur les aspects technologiques.
Elle a systématiquement négligé la représentation du Système en tant que groupe humain qui a sa cohérence, son fonctionnement interne et son histoire.
La préoccupation récurrente et lancinante de mieux prendre en compte l'expression des besoins parcourt toute l'histoire des méthodes informatiques. Il faut l'appréhender comme un symptôme de l'incapacité précisément de prendre en compte le fonctionnement du groupe humain concerné par l'informatisation.
Un premier apport de la psycho-sociologie consiste à analyser cette situation en d'autres termes que l'omniprésente et rudimentaire interface "homme-machine".
Un second apport de l'histoire et de l'épistémologie appliquée à l'informatique, fait apparaître une filiation entre l'organisation scientifique du travail héritée du XIX ème siècle, la formation de l'ingénieur dans le cadre méthodologique des sciences de l'ingénieur et la formation de l'informaticien.
Cette filiation amène à considérer l'informatique comme une technologie relevant des sciences dures. C'est une erreur fondamentale, car l'application de l'informatique dans les domaines de la vie économique et sociale relève des sciences molles.
Francis Pavé, dans son ouvrage "l'illusion informaticienne", a bien montré la permanence de cette erreur. Les cinq champs d'une analyse effectuée à la fin des années 70 conservent toute leur pertinence ce qui montre bien cette permanence de l'erreur méthodologique fondamentale qui perdure malgré l'évolution technologique radicale de l'informatique.
L'informatique participe en effet du construit social, de la transformation du so-cial en cours dans le cadre du changement rapide des organisations que nous vivons actuellement par la compétition et les gains de productivité induits par les technologies nouvelles, en premier lieu les technologies de l'information et de la communication.
L'appréhension du temps social lié à la transformation des organisations
Notre recherche commence par un chapitre relatif à la maîtrise du temps.
Elle est introduite par la métaphore de "l'homme dans la boucle" chère aux militaires. Et elle montre bien la difficulté de cerner dans le contexte militaire les rythmes, les périodicités pertinentes au fur et à mesure que l'on s'éloigne du temps réel des systèmes d'arme pour appréhender le temps social propre à la vie des organisations.
Ce constat est de portée plus générale, il concerne la difficulté de nos civilisations avancées à maîtriser une approche du temps qui ne soit pas uniquement le temps de la physique mais le temps de la vie sociale. Norbert Elias, dans son ouvrage "Du temps" écrit en 1987 a analysé ce phénomène avec une particulière acuité. Il préconise l'introduction d'une cinquième dimension, celle du temps social, qui vient s'ajouter aux trois dimensions spatiales et au temps de la physique. La recherche de CREASYS s'inscrit totalement dans la perspective tracée par cet ouvrage qui propose de nouveaux cadres rapprochant précisément les sciences "dures" des sciences "molles".
Dans le contexte particulier de l'informatique, la recherche montre comment l'appréhension du temps se construit dans les esprits des "informatisants" et des "informatisés" au-tour du cycle de base de fonctionnement des ordinateurs. Cet ancrage dans le temps "physique" perd sa pertinence lorsque l'on quitte le niveau des machines pour se préoccuper de l'organisation et de la conduite du changement de l'organisation dans le cadre du projet d'informatisation.
L'application de la logique aux concepts et outils informatiques ajoute une difficulté supplémentaire : elle est en effet statique et ne tient pas compte de l'écoulement du temps. Les différents modèles de représentation du réel manipulés en informatique sont ainsi entachés de cette immobilité et ne peuvent prendre en compte et représenter la dynamique du changement. Les méthodologies actuelles offrent donc une vision éclatée du temps. Elles sont le reflet de problèmes de portée bien plus générale liés à l'appréhension du temps par nos civilisations modernes.
Notre rapport de recherche donne des éléments permettant de mieux résoudre de façon concrète les problèmes de maîtrise du temps dans le déroulement d'un projet et de préparer les accompagnements et enrichissements nécessaires aux méthodes existantes.
Champ psychologique et système d'information
La notion de Champ Psychologique Opérationnel (CPO) du docteur Véron nous a paru particulièrement pertinente pour replacer les acteurs au cur des processus d'informatisation.
Il s'agit de représenter les interactions au sein du système humain qui s'appuie sur le système d'information comme médiateur de ses échanges internes et des échanges avec l'extérieur.
Cette notion tient compte potentiellement de tous les paramètres individuels et collectifs qui concourent au fonctionnement du groupe humain concerné.
Il s'agit d'une véritable représentation duale de celle "traditionnellement" donnée du système d'information.
La coexistence au sein d'une même formalisation/modélisation de ces représentations duales fournit une représentation plus complète voire exhaustive du champ concerné par l'informatisation que celle du "simple" système d'information.
Pour tenir compte de la transformation mise en uvre lors d'un projet, il convient d'introduire d'autres acteurs, comme le chef de projet, les informatisants externes, les tierces compétences.
Nous avons donc été amenée à introduire et valider auprès de la DRET la notion de "Champ Psychologique Transformationnel" (CPT).
La notion de CPT montre la nécessité de considérer ce champ comme un tout où l'on ne peut absolument plus distinguer de façon pertinente le "sujet" de l'"objet" comme dans les sciences "dures".
C'est dans ce nouveau cadre conceptuel, ce nouveau paradigme, que doivent se comprendre et s'élaborer les approches méthodologiques pertinentes pour mieux réussir que par le passé les transformations liées aux processus d'informatisation.
Yvon Rastetter
La Cité des Sciences et de l'Industrie a accueilli du 23 au 25 avril dernier le congrès Multimédia et standardisation. Ce fut l'occasion de rappeler, dans ce congrès international, le rôle important joué par la France dans ce domaine. Nombre d'intervenants de nos colloques LexiPraxi étaient présents, à commencer par Bernard Marti du CCETT ou encore Jean-Michel Borde de l'Afnor tandis que Jean-Jacques Plancke animait un atelier sur les supports audio et vidéo. Nous n'évoquerons ici que la filière des normes MPEG qui concernent les images animées et le son qui leur est associé. MPEG1, qui date de la première moitié des années 90 avait pour but de mettre sur disques compacts des films en qualité VHS. L'objectif a été atteint par les techniciens sans que pour autant le marché décolle. Est-ce parce que la durée maximale d'un disque compact est limitée à 72 minutes ou parce qu'Hollywood ne veut pas croire à ce média. Là, les opinions divergent...
Avec MPEG2, en 1995, il s'est agit de diffuser de la télévision numérique et en particulier par des canaux satellites. Ce fut une pleine réussite : on sait que Canal+, par exemple, utilise cette norme pour sa diffusion en numérique. On peut noter que grâce à l'efficace pression de la France, cette norme comporte enfin tout ce qui est nécessaire à l'identification des auteurs et des ayants-droits qui avaient été quelque peu oubliés dans les premières ébauches.
MPEG4 doit permettre la compression des images pour leur transport à très bas débit. Prévue pour 1998, cette norme utilise des techniques toutes récentes et en particulier fractales. Elle devrait permettre de faire passer des films, par exemple, sur le réseau téléphonique.
Ce colloque s'est terminée sur une présentation des objectifs de MPEG7, prévue pour la fin de l'an 2000. Il s'agit là non plus de compression ou de transport mais d'accès à l'information. Comment feuilleter des banques audio ou vidéo ? Comment reconnaître automatiquement des formes ? Serais-je capable, en dessinant une voiture, de trouver les concessionnaires Renault dans les pages jaunes de l'annuaire ? L'établissement de cette norme est à surveiller. On peut, en effet, imaginer des détournements, comme par exemple l'écoute par ordinateur de milliers de communications téléphoniques simultanées. Bref, des travaux qui feront certainement couler beaucoup d'encre d'ici l'an 2000.
Jean-Alain Hernandez
Ce colloque organisé par l'AUPELF-UREF et L'Institut méditerranéen de la communication (IMCOM), s'est tenu du 9 au 11 avril 1997 à Beyrouth au Liban. Cinq problématiques ont été traitées :
Les différentes interventions officielles, les synthèses et les recommandations des ateliers ainsi que la liste des intervenants sont disponible sur le serveur de l'AUPELF-UREF : http://www.refer.org
Expertises des systèmes d'information
n°202, février 1997; n 203, mars 1997
La lettre d'information du Ministère
de la Culture :
n°4, 26 février 1997; n°5, 12 mars 1997 ; n°6, 26
mars 1997 ; n°7, 16 avril 1997
La lettre de l'ADELI :
n°27, avril 1997
Liaisons : revue des associations ayant
le français en partage :
n°14, mars 1997
Terminal : spécial Internet
n°71/72, été-automne 1996
Terminometro : lettre mensuelle, agenda
n°55, avril 1997
Terminometro
n°23, Spécial "Toile" février 1997
Tribune du progrès : revue officielle
de la Société d'Encouragement au Progrès
n°8, 4ème trimestre 1996
ADELI : ALgoscope 97, outils d'aide à la concep-tion des systèmes d'information de gestion. Revue de presse : mai 1983-janvier1997
AFAL : répertoire février 1997
Ministère des Affaires Étrangères, Secrétariat d'État chargé de la francophonie : La francophonie, aide-mémoire février 1997
Le complexe de Babel : crise ou
maîtrise de l'information, J. Voge, Éditions Masson, 1997.
Ce livre s'ouvre sur une interrogation de von Neumann en
1955 : "Pouvons-nous survivre à la technologie ?".
Moteur de la croissance, le progrès technique s'est grippé
depuis 1973 en dépit des avancées technologiques. Les
entreprises se sont mises à sacrifier salaires et emplois à
leurs profits : le revenu médian des ménages américains est au
plus bas, au Japon la chute de la rentabilité du capital remet
en question l'emploi à vie. Comment donc survivre en société
de l'information entre stagnation et chaos ? C'est la question
que se pose Jean Voge. Directeur de l'école nationale
supérieure des télécommunications dans les années 1960 (il y
vécu 1968 !), puis fondateur de l'IDATE à Montpellier, un
institut qui allie économie et télécommunications, il met son
immense culture et son expérience d'ingénieur des
télécommunications au service d'une réflexion qui se conclue
par un plaidoyer pour un nouvel humanisme planétaire. Bref, un
livre pour nous aider à réfléchir... (Jean-Alain Hernandez)
Expertises, n°203
Programmation orientée objet et droit pénal par
Philippe Belloir.
Cnil et déclarations du secteur privé : le refus
de délivrance du récépissé est illégal par Jean Frayssinet.
Charte de l'Internet : partition discordante des
acteurs du réseau.
Un éditeur papier s'empare d'écrits diffusés
sur l'Internet : lourde gestion des droits d'auteurs et contrôle
minimum du contenu.
Lettre d'information du Ministère de l
a Culture, n°6
Accord relatif à la consultation des uvres
numérisées, signé entre le Syndicat national de l'édition et
la Bibliothèque nationale de France. Cet accord prévoit les
conditions d'utilisation des uvres protégées qui ont
été numérisées par la BNF ainsi que la rémunération
accordée en retour aux titulaires de droits. Il constitue un
premier pas vers une gestion collective étendue aux usages
électroniques des uvres. Le principe d'une rémunération
globale et forfaitaire versée par la Bnf à un organisme de
gestion collective mandaté pour gérer les droits et répartir
les rémunérations entre ayants droit a été retenu. Cet accord
servira de référence aux contrats particuliers que les
titulaires de droits devront signer avec la Bnf pour percevoir la
rémunération qui leur est dûe. Il permet aussi d'accorder à
la Bnf les autorisations nécessaires à la communication sur
écran des uvres concernées et à leur reproduction
partielle sur disquette. D'autre part, la Bnf et le Centre
français du droit de copie établieront un accord relatif à la
gestion collective du droit de reproduction par reprographie pour
la reproduction partielle sur imprimante.
Du photographique au numérique : la
parenthèse indicielle dans l'histoire des images
Rencontre-débat autour de l'ouvrage de Pierre
Barboza. Mardi 20 mai 1997 à 18h30 à la Librairie Tekhnê, 7
rue des Carmes 75005 Paris (métro Maubert-Mutualité). Le
débat, en présence de l'auteur, sera animé par les étudiants
de Documentation de l'Université Paris 8.
À l'heure où la technologie numérique s'impose
dans l'univers des images, il convient d'en distinguer les
caractères. C'est ce que propose de faire Pierre Barboza en
analysant l'évolution du statut de l'image notamment pendant
cette période qu'il définit comme une "parenthèse
indicielle dans l'histoire des images" de captation que sont
la photographie et la télévision. Par l'intermédiaire d'une
technique, l'empreinte physique, l'image se rattache au réel.
D'après lui l'image numérique n'a pas cette propriété, et il
ouvre le débat sur cette question. "Ainsi se clôt la
période de la vie des images marquée par le temps et la trace,
la parenthèse indicielle se referme. "
Pierre Barboza est maître de conférences en
Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université
Paris XIII.
Deux autres rencontres-débats sont prévues :
"Métaphores et multimédia, concepts et applications"
par Gérard Poulain le 3 juin 97, "l'Ordinateur dans la
cathédrale" par Jean Caillaud le 17 juin 97.
Les quatrièmes journées internationales de terminologie
Organisées par l'Association Européenne des
Linguistes et des Professeurs de Langues et L'Union Latine les 23
et 24 octobre 1997 à Barcelone, Espagne. Le thème sera : les
besoins terminologiques de l'Europe face à la société de
l'information.
Renseignements : Jean-Pierre Attal AELPL, 15 rue
de la Poste, 22700 Perros-Guirec, téléphone/télécopie : 02 96
23 06 50 ; ou Daniel Prado, Union Latine, 131 rue du Bac, 75007
Paris, tél éphone : 01 45 49 60 60, télécopie : 01 45 44 45
97, courrier électronique : iprog@Dialup.FranceNet.fr
Conférence des ministres chargés des
inforoutes
Du 19 au 21 mai 1997 à Montréal, Québec. Les
thèmes abordés seront : démocratiser l'accès aux inforoutes ;
développer l'aire d'éducation, de formation et de recherche ;
renforcer l'aire de création et de circulation des contenus ;
promouvoir une aire de développement économique ; établir une
vigie francophone ; sensibiliser des producteurs, des
investisseurs, des bailleurs de fonds, la jeunesse et la
population en général ; assurer une présence concertée des
francophones dans des institutions internationales.
Cette conférence se tient pour proposer un plan d'action au
Sommet des Chefs d'États Fancophones de Hanoï, dans la
continuité de la Résolution sur la société de l'information
adoptée au Sommet de Cotonou en 1995.
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